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Le plus beau voyage est celui que l’on n’a pas encore fait.

— Loïck Peyron

Pare-brise jaune, Mount Isa : le Paradis

Dimanche 13 Décembre 2009 :

Réveil vers 6h, il fait un peu chaud mais c’est supportable. Un oiseau est sur le pare-brise et saute sur le rétroviseur, il doit être en train de manger de la sauterelle. Très bonne idée, continue comme ça, copain.
Je me prépare à aller me doucher, maintenant il fait jour, les sauterelles ont dû quitter les abords des WC. J’arrive près des WC, pas de sauterelles jusque là. Ouf ! Je contourne le bloc des WC pour arriver devant l’entrée des dames et juste dans l’entrée, il y en a une qui me fait face. Bon sang ! Elles sont encore là ces sorcières ?
Bon, j’entre dans les WC…et je ressors en courant, il y en a encore plein à l’intérieur, ça fait POC! POC! POC! Chaque fois qu’elles se cognent. Beurk…Je rejoins le van, je dis à Adrien que je ne peux pas prendre ma douche, il me dit « Roulala ! Viens je t’accompagne, je croyais que tu n’avais pas peur des petites bestioles… ». On y va, il entre dans les WC des femmes, il constate par lui-même qu’il y en a tout de même une grande quantité. L’une d’elles lui saute dessus, je le vois qui agite ses bras dans tous les sens, une autre se cogne sur sa jambe, il fait des bonds, il déguerpi. Je crois qu’il a compris ce que ça fait d’avoir des sauterelles géantes sur les jambes et les bras. Ahhh ! Quelle horeur !
Il m’emmène dans d’autres toilettes qui n’ont pas été éclairées cette nuit. Il entre en éclaireur, pas l’ombre d’une sorcière. Ça va, tu peux te doucher. Il ressort, j’entre et je commence par aller aux toilettes, je soulève l’abattant des WC….Ouch ! Il y a 3 grenouilles vertes dans le trou des cabinets, entrain de se baigner. Là, ça fait trop pour moi, je pousse un cri, Adrien accourt, je lui montre les grenouilles, il tire la chasse d’eau et me dit « ça y est, elles sont dans la fosse », oui mais non, j’aurais trop peur qu’elles remontent à la nage dans le tuyaux et qu’elles me sautent aux fesses. Du coup, je vais voir dans les WC d’à côté, je soulève l’abattant. Ouf…il n’y en a pas. C’est bon, je suis en sécurité. Une fois terminé, je tire la chasse d’eau et une grenouille toute verte tombe de là où coule l’eau dans la cuvette. C’est pas possible….je ne l’ai pas vue, elle s’agrippe à la parois pendant que l’eau s’écoule, elle lâche prise et tombe dans le trou où elle nage à fond pour ne pas se faire emporter par la chasse, je la vois qui se débat. L’eau cesse de couler, elle est là, dans le trou et elle me regarde. Je me sauve, des fois qu’elle ferait un bond sur moi pour se venger.

Bon, il reste à prendre la douche….qu’est-ce qui m’attend ? Quel animal je vais découvrir dans ce zoo-camping ? Je secoue le rideau de douche, je l’ouvre, rien. Je dirige le pommeau de douche vers le mur, j’ouvre le robinet d’eau…aucun animal ne sort de la douche…à part de l’eau…bon, je peux me laver. Une fois la douche terminée, je sors aussitôt, je ne prends même pas le temps de m’essuyer, je suis trempée, je m’essuierai dans le van, c’est plus sûr.
On petit déjeune, Adrien va mettre un peu d’essence dans la voiture et on y va. On fait quelques mètres puis on fait demi tour, on vient de passer devant un panneau qui nous signale qu’il n’y a pas de pompe à essence à moins de 375km. Allez, on va faire le plein complètement plein. Le gars qui s’occupe de la station service doit régulièrement voir des touristes faire demi tour quand ils voient ce panneau. Ça le fait marrer.

Cette fois c’est la bonne, on est parti. Il y a des tas de sauterelles sur la route, on les écrase, elles sautent et elles s’écrasent lamentablement sur le pare-brise, il y en a des nuées, ça crépite sur le pare-brise, c’est dégoutant, il y a plein de trucs jaunes écrabouillés sur le carreau…Olala ! C’est un carnage, il y en a des centaines, des dizaines de milliers je ne sais pas. Il y en a une qui s’est écrasée sur le pare-brise devant moi, il reste juste sa patte, collée. Beurk. La patte s’envole. Une autre sauterelle vient s’encastrer dans les essuie-glaces encore devant moi et elle reste là. Je pose la tapette devant pour ne pas la voir, le spectacle est plutôt écœurant. Je n’avais jamais vu de nuage de sauterelles, heureusement que l’on est dans la voiture, je ne voudrais pas être au milieu.
On a une mouche qui nous enquiquine, mais même pas on ouvre la fenêtre pour la chasser, elle reste avec nous celle-la. Tant qu’il y aura des sauterelles, on n’ouvrira pas un carreau.
Vers midi et demie, après avoir parcouru nos 375km et croisé 50 vaches, quelques milliers de sauterelles, 10 kangourous et 5 êtres humains, on arrive à un croisement avec une station essence et un petit restaurant. On s’arrête, on ouvre les portières, les mouches nous assaillent plus que jamais, je crois qu’on n’en a jamais eu autant. On regarde l’avant du van pour constater les dégâts que nous ont fait les sauterelles. Le capot est tacheté de jaune avec des morceaux de sauterelles, la calandre est pleine elle aussi, mais de sauterelles entières coincées, je ne sais pas si de l’air peut encore passer, tous les trous sont bouchés. On s’arme chacun d’une fourchette en plastique et on retire toutes les sauterelles entières ou en morceaux, et il y a du boulot. Le nettoyage du pare-brise est impératif, on ne va pas continuer à regarder la route à travers les tâches jaunes. Donc, sorry, je pourris la raclette de la station service, l’eau dans le seau vire au jaune, je donne un coup aussi sur le capot. Bon, on a retrouvé un Apollo convenable, même s’il reste deci-delà une aile, une patte ou une tête de sorcière.
Avant de repartir, on ferme toutes les portes et je procède à l’extermination radicale de la trentaine de mouches qui ont envahi le van pendant qu’on déjeunait. La tapette rose fluo vole dans tous les sens, les mouches aplaties tombent par-terre ou restent scotchées aux carreaux. Ça y est, tout le monde est éradiqué, on peut reprendre la route. Piouuu !

Ils aiment les animaux chiants ici.

Allez, on est bon pour 450km à rouler….jusqu’à Mount Isa.

Mount Isa, un joli nom pour une ville pas très jolie, par contre, il y fait bon, un vent frais nous fait tellement de bien, pas de mouches, pas de moustiques, je me sens revivre, c’est un paradis sur terre.
J’aime Mount Isa et je n’arrête pas de le dire et de le répéter à Adrien, ” je suis tellement bien ici “, ” mon corps ne se bat plus pour conserver une température inférieure à 37°, je sens que mon corps se repose “, ” on est au Paradis, tu ne trouves pas ? “, j’arrête, je crois que ça le saoule…  ” N’empêche que c’est super ici, hein ? Et toi ? ” … “je te saoule ?”

3 comments to Pare-brise jaune, Mount Isa : le Paradis

  • ben non moi tu me soule pas . je me regale à te lire 😀
    si il y a bien un endroit ou je ne voudrais pas être avec vous c’est dans vos douches aux sauterelles et vos toilettes aux grenouilles loool

  • d.bouslimi

    Quelle bataille avec les sauterelles et les grenouilles ! Je crois qu’à votre place ça m’aurait un peu dégouté aussi, mais j’en ai bien rigolé entre temps !

  • le padre

    J’en ai encore les larmes aux yeux … si si C’est pour le coup où vous auriez complétement obstrué la grille de refroidissement moteur et pour le coup “couler une bielle” je veux dire casser le moteur en plein désert et là, pas de séance de rattrapage avec un autochtone 😉 Bon j’arrête là mon film catastrophe. Bravo Dounia pour ta façon de nous faire partager tes aventures vs les animaux du cru.