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Il faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles.

— Oscar Wilde

Les chevaux ne m’aiment pas, j•en suis sure

Samedi 29 Août 2009 :

Aujourd’hui, nous faisons une ballade à cheval, il paraît que les paysages valent le coup. Alors, on y va, Adrien monte sur son cheval gris, moi je saute pour monter sur ma mule jaune, mais je ne dois pas sauter assez haut parce que je suis encore au sol. Bon après 4 bonds, je parviens à me coucher sur ma mule, puis à m’y asseoir. Elle s’appelle Bayo ou Baya ou quelque chose comme ça. Nous sommes 5 sur nos 5 chevaux (enfin 4 + 1 mule).
Ça commence bien, ma mule mord le bras du jeune guide qui m’a aidé à grimper. Je suis un peu inquiète, parce que parfois elle tourne la tête vers moi et me regarde, j’ai peur qu’elle me morde le genou. Adrien me dit qu’elle ne peut pas, sa tête ne tourne pas assez pour atteindre mon genou. Moi, j’ai l’impression que si elle voulait, elle pourrait tourner sa tête suffisamment pour me le mordre…

Bon, on y va, Hu ! Bayo ! Baya ! Elle ne m’écoute pas, enfin si, elle part, mais un peu trop vite, il faut qu’elle ralentisse, je lui dis Stop ! BayoBaya ! Mais je ne suis pas sûre que nous nous comprenons bien. En chemin, j’ai l’impression que les chevaux font un peu comme bon leur semble, il y en a un qui s’arrête sans arrêt pour manger, un autre qui veut prendre un autre chemin, ma mule rase des arbres qui piquent et ça me pique, en plus j’ai l’impression qu’elle n’aime pas les autres chevaux, elle mord même la fesse d’un des chevaux, la guerre est déclarée ma mule ne passera plus devant les autres, les autres chevaux l’empêchent de passer ce qui fait dresser brutalement la tête de ma mule et moi je suis dessus alors c’est pas très confort. J’ai un peu la trouille. De temps en temps, Dieu seul sait pourquoi elle se met soudainement à trotter, je fais des bonds sur ma selle, ça fait mal aux fesses, en plus j’ai mon sac à dos qui fait des bonds mais pas en même temps que moi. Un chien errant enquiquine un petit cheval qui nous accompagne, ma mule se met à trotter après le chien puis à faire des sortes de ruades et se cabre….non mais ça ne va plus, je suis paniquée, elle fait n’importe quoi, elle va n’importe où, je vais me casser la figure, en plus j’ai un casque de vélo sur la tête alors que les autres ont des bombes..je ne suis pas sûre que ce soit très sécure tout ça… Bayo ! Baya ! Stop ! Schhhhh ! Rien n’y fait, elle ne m’écoute pas.
On fait une pause dans un canyon, tout le monde descend de cheval, je dis à Adrien qu’on va échanger nos chevaux parce que le mien me fait peur et le sien est plutôt cool.
Au moment de repartir, je demande à Adrien de rester à côté de moi pour qu’il me pousse les fesses pour monter sur le cheval plus facilement, mais le cheval est à côté d’un rocher alors je monte sur le rocher et c’est déjà plus simple. On repart. C’est une catastrophe, le cheval part en trottant, je tire légèrement sur les rênes, pour qu’il s’arrête, mais c’est pire, il agite la tête, Adrien me dit qu’il ne faut pas tirer fort, je ne tire plus du tout, mais il s’élance, se cabre, s’agite dans tous les sens, je crie au guide « Por favor !!!!! Stop !!!!! Por favor Stooooooooopppppp !!!!!!!!!! AAAAAHHHHHH !!!! Finito caballo !!!!! AAAhhHHHHHH !!!! », il me dit des trucs, mais je ne comprends strictement rien, ah si, je comprends : « Mi amiga !!!! §%&à@ *ù$§%&à @*ù$ !!!!! Mi amiga !!!!! §%&à@*ù$ !!!! » Bon, au bout d’une éternité, le guide arrive à mes côtés, il arrête mon cheval, je descends et je lui dis que je vais continuer à pieds.
Du coup, je suis les autres à pieds, mon cheval que je tiens par les rênes me suit. Je marche à toute allure parce qu’il ne faut pas que je perde les autres, j’essaie de marcher sur les pas des autres, mais mon cheval veut à tout prix marcher à côté de moi ET sur le sentier. Moi, je me retrouve à marcher dans la caillasse vu que Monsieur ne veux pas s’abimer les sabots. Je me tords la cheville à 2 reprises.
Enfin la ballade prend fin, je suis épuisée, j’ai marché tellement vite dans les cailloux, ma tête se trouvait au niveau des fesses des chevaux qui m’ont lancé plusieurs prouts monstrueux, une odeur qui colle au nez pendant 3 minutes, il faut ajouter à ça toute la poussière que j’ai respiré…j’ai passé une agréable journée.

Chaque fois que j’ai fait du cheval, il m’est arrivé des misères : une fois, en Tunisie, mon cheval partait tout le temps au trot en plus j’ai eu la bonne idée de me mettre en jupe, ça m’a complètement râpé les cuisses. Une autre fois, sur l’île de Ré, j’avais un cheval peureux comme tout, chaque fois qu’une voiture passait il sursautait/s’affaissait ou se cabrait.

Le soir, au restau on a retrouvé nos 2 anglaises d’origine indienne, Popo and Pipi. On s’est raconté nos affreuses journées, elles ont fait également une excursion à cheval, l’une d’elle a eu son cheval qui est carrément parti au galop, elle a crié, pleuré et maintenant elle a mal partout aux jambes (sans doute était-elle très crispée …)

Les paysages ont probablement été beaux, mais il faudra demander à Adrien si c’est vrai, moi, je ne les ai pas regardé.

5 comments to Les chevaux ne m’aiment pas, j•en suis sure

  • madre

    Si j’ai bien compris, ce n’était pas la « chevauchée fantastique »!!!
    C’est surtout dommage que tu n’aies pas vu les paysages…malgré tout que de souvenirs…

  • le padre

    Ton expériance avec les quadrupèdes ressemble comme deux gouttes d’eau à la mienne. J’ai essayé une fois, ça fait maintenant bien une vingtaine d’année, mais j’ai bien juré que je ne recommencerais plus. Dans nos voyages exotiques, je tate encore un peu du dromadaire, du chameau voire de l’éléphant, mais c’est vraiment pour faire comme tout le monde car j’en ai chaque fois pour 2 jours à m’en remettre.

  • oh làla
    je suis aux larmes… j’en peu plus de rire. Et tout le monde à la maison se demande ce qu’il m’arrive.
    c’est vraiment un plaisirs de te lire.

  • d.bouslimi

    Ma fille, comme je comprends tes frayeurs, j’aurais eu aussi peur que toi ! mais tu m’as bien fait rire quand même !