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Tout ce que vous avez à faire, c’est décider de partir. Et le plus dur est fait.

— Tony Wheeler

Dormir les pieds dans l’eau…ah les jeunes ! Vous en rirez plus tard

Vendredi 20 Novembre 2009 :

Bon, personne n’est venu taper au carreau cette nuit, on se lève, en sortant du van, on jette un coup d’œil dans le van des voisins. Nos 2 jeunes dorment encore, il y a 2 sacs de couchage en boule sur les sièges, il y a une jambe qui dépasse de l’un, et un bras qui a trop chaud et qui cherche un peu de fraicheur sort de dessous l’autre sac..
Un rouleau de PQ pend à la corde qui sert à tenir le rideau, des vêtements et de la nourriture trainent un peu partout. Un joyeux bazar là dedans.
On va sur la plage, mais on n’y trouve pas nos deux dormeurs, ils ne sont plus là, à la place il y a la mer. Eh oui, il y a eut marée montante cette nuit, les vaguelettes froides ont dû leur mouiller les doigts de pieds…ou plutôt le sac de couchage. Ça a dû les réveiller, ils ont pris leur affaires et sont remontés s’installer auprès de leurs amis sur la piste cyclable.

Ils dorment encore, ils sont tous les 4 allongés en travers de la piste et les gens qui passent en roller, en vélo ou qui font leur footing les contournent en roulant dans l’herbe ou les enjambent.
L’une des jeunes filles se réveille, vu la tête qu’elle fait, elle a dû mal dormir, probablement dans un sac de couchage mouillé…
Nous ça va, on a plutôt bien dormi.

Nous allons sur le port et nous montons à bord d’un catamaran rempli de touristes qui veulent nager avec les dauphins.
J’enfile une combinaison qui me sied admirablement, on nous fait tout un speech. En gros, il y a des dauphins dans l’eau mais ce n’est pas Flipper, on ne peut pas les caresser ou les attraper par les nageoires et nager en les tenant. Ici, les dauphins sont sauvages donc on touche avec les yeux.
Il y a aussi des requins, mais pas de danger, il vont mettre un câble à la mer qui émet des ondes qui repoussent uniquement les requins, pas les êtres humains ni les dauphins.
On nous demande de ne pas crier, cela effraie les dauphins, donc on attend silencieusement qu’on nous dise de nous jeter à l’eau dès qu’un ban de dauphins passera. Et soudain, l’un des membres de l’équipage se met à hurler de toutes ses forces «Dauphins !!! Dauphins !! A gauche !!! Tout le monde à l’eau !!! »…je croyais qu’il ne fallait pas crier…bon allez tous à l’eau !! On saute dans la mer, on s’accroche à une corde, on rentre la tête sous l’eau et là c’est merveilleux, on voit les dauphins passer parmi nous, ils nous regardent et on les regarde. On se regarde tous. Ils sont vraiment superbes, j’ai vu des dauphins en Amazonie, en Argentine et au Parc Astérix, mais d’être soi-même dans l’eau et de les voir dans leur élément, c’est autre chose. En plus, ils ont un faciès qui donne l’impression qu’ils nous sourient.
Extra.
On remonte sur le bateau, on nous dit que des dauphins sont à l’avant, vite on court et on se met à plat à ventre sur le filet et on est tout près d’eux, le bateau accélère, les dauphins se mettent juste sous les flotteurs du catamaran et nagent à toute vitesse, de temps en temps ils sautent hors de l’eau, on est tout près d’eux, à moins de 2 mètres.
«Dauphins !!! Dauphins !! Tout le monde à l’eau !!! ». On replonge, on s’agrippe à la corde et quatre dauphins passent à côté de nous, ils ralentissent, se tournent un peu vers nous et nous observent en souriant.
On ressort, on replonge, on ressort, etc…ça n’est pas de tout repos. Il ne faut pas oublier que le catamaran continue à avancer lorsque nous sommes dans l’eau, alors il faut bien s’accrocher à la corde.

Bon après les dauphins, je suis lessivée et il faut trouver où se laver…on retourne sur la plage où nous avions dormi, il y a une douche froide pour les gens qui viennent de la plage puissent se rincer. Moi, je me mets en maillot de bain et je me lave pour de vrai. Ensuite, on retourne près du port, et j’entre dans les WC avec mon sèche-cheveux, je le branche près des lavabos et je me brushe.

Ensuite on roule en direction d’un endroit où l’on peu descendre dans la mer, enfermé dans une cage au milieu des requins…comme ceux des dents de la mers. Mais c’est dommage, c’est complet. On fera ça une autre fois, il paraît qu’il y en a en Afrique du Sud.


Des nouvelles d’Antek
Antek est un polonais que nous avions rencontré en Argentine à El Chalten.
Nous avions parlé de lui dans le blog, il fait un triathlon, vélo/marche/kayak.
Il venait de terminer la phase 1 du triathlon (en vélo, 2300km) et ce matin là, il partait seul durant 7 semaines pour
traverser le glacier Marconi (près d’El Chalten) et rejoindre la Terre de Feu (Spegazzini glacier).
Il devait ensuite poursuivre la phase 3 en kayak (500 km de Punta Arenas à Ushuaia).

Nous l’avons rencontré alors qu’il s’aprétait à gravir le glacier Marconi.
Aujourd’hui, nous avons de ses nouvelles, sa traversée solitaire a été plus que périlleuse, il a dû faire demi tour:


Antek a disparu quelque part sur le glacier durant tout un mois au cours duquel personne n’a entendu parler de lui.
Quatre énormes tempêtes de neige lui ont montré combien il est difficile de parcourir un seul mètre là-bas.
Au quatrième jour, il a atteint le sommet du Blanca Gorra, puis est redescendu à skis le “télémark G3″.
La semaine suivante, en raison de forts vents de 150km/h, Antek a cessé toute activité. Quand la météo s’est améliorée, il a quitté Paso Marconi et en trois jours il a atteint Gran Paso où il a été accueilli par une tempête qui a duré plusieurs jours.
Luttant pour sa survie, il a continué vers le plateau Italia où il a traversé des crevasses avec des ponts de neige fragiles qui se dérobaient sous lui.
Antek a été forcé de battre en retraite vers le Gran Paso.
Après quelques jours d’attente d’une météo plus favorables, il décida de revenir à Upsala, lorsqu’une autre forte tempête a gravement endommagé son matériel, il a perdu sa nourriture, et des vêtements ont été emportés par le vent.
Pendant trois jours, sans aucune nourriture et du matériel fortement endommagé et réduit, Antek a traversé les montagnes jusqu’à ce qu’il arrive dans une ferme, où des”gauchos locaux” l’ont nourrit.
Lorsque finalement il a atteint la Route 40, ses pieds étaient tellement endommagés que les jours suivants il n’a pas été capable de marcher du tout.
À l’heure actuelle Antek est à El Chalten, pour récupérer.

Il ne baisse pas les bras…il se prépare pour la dernière partie de l’expédition : 200km de Kayak.

(il n’aura pas besoin de ses pieds pour ramer…(Dounia))

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