Une KIA toute déglinguée

Samedi 10 Octobre 2009 :

Réveil de bonne heure, petite nuit fraîche et humide. Notre hôte nous a préparé un petit déjeuner avec des petits pains chauds, du beurre, de la confiture et un chocolat chaud, ça réchauffe l’atmosphère.
On chausse nos chaussures humides et nos pantalons humides et nous voilà à nouveau sur la route.
Le temps est assez beau avec quelques nuages.

Dans la voiture, Adrien veut baisser le son de la radio, il appuie sur le bouton mais le volume augmente, j’essaie à mon tour mais plus on appuie sur les boutons plus le volume augmente, la radio hurle de plus en plus fort dans la voiture. On l’arrête totalement, on n’a pas trouvé le bon bouton ou bien c’est la radio qui dysfonctionne.

Sur une plage, on prend un petit bateau à moteur pour rejoindre quelques toutes petites îles ou il y a des pingouins, des loutres, des goélands, des loups de mer, tout ça réunits sur ces minuscules îles, un concentré d’animaux.

A midi, on déjeune dans la voiture près de Chépu (c’est un vrai nom de patelin, ça ne veut pas dire « je ne sais plus »…), au menu un berlingot de maïs (je ne connaissais pas le maïs sous cette forme), une boîte de thon qui va s’avérer franchement pas bon, c’était plus de la bouillie de thon que des miettes de thon, et chacun un yaourt nature sans sucre. N’oublions pas, on fait des économies, mais là, on n’a pas trouvé mieux, on a fait plusieurs supérettes et ils n’y avait absolument pas de choix, c’était ça ou rien…
Après ce copieux et appétissant déjeuner, Adrien met le contact et là, rebelote, rien ne se passe, cette satanée voiture ne veut pas démarrer.
Très énervée, j’appelle l’agence de location et j’enguirlande (en espagnol, s’il vous plait !) la pauvre jeune fille qui au bout du fil ne peut rien faire pour moi, qui me dit que c’est peut-être la batterie, que je lui réponds que non parce que le témoin d’usure de la batterie est vert donc le problème vient d’ailleurs, et qu’il faut qu’elle me trouve une solution de dépannage parce qu’on ne va pas rester planté là comme des pots de fleurs au milieu de rien. Mais elle ne peut pas nous envoyer de dépanneuse ou de mécano parce que ce n’est pas un problème mécanique…non mais qu’est-ce qu’elle en sait ??? blablabla…Tout ça pour finir par nous dire qu’il faut qu’on pousse la voiture pour la faire démarrer et qu’on la rappelle ensuite. Cool comme solution de dépannage…
On raccroche.

Comme on se trouve au sommet d’une petite butte, on décide alors que je vais pousser la voiture parce que je ne sais pas faire démarrer une voiture en panne et Adrien est chargé de la faire démarrer lorsqu’elle sera dans la descente.
Je passe derrière la voiture, je commence à pousser de toutes mes forces, mais vraiment de toutes mes forces, mais HiHu, HiHu, HiHu, elle n’avance pas, en fait je suis en train de bercer Adrien, il est mort de rire.
On va faire autrement, je monte dans la voiture, il va la pousser jusqu’au bord de la pente et ensuite il remonte, moi je ressors et je donne LE petit coup décisif qui va la faire dévaler la pente.
La voiture descend, prend de la vitesse, Adrien parvient à la faire démarrer, Hourra !!!!! on est sauvé !!! Arrivé au pied de la côte, Adrien fait une marche arrière pour revenir me chercher et là … NOooooon !!!! Il cale !!!! C’est pas possible, au loin je le vois qui lève les bras au ciel, c’est pas vrai ! Il n’a pas fait ça !
Bon, on est bien embêtés, il n’y a plus de côte, maintenant ça va être très difficile, je sens la moutarde qui me monte au nez.
Tanpis, on est sur du plat mais Adrien va essayer de la faire redémarrer en la poussant.
Cette fois, c’est moi qui suis au volant, Adrien m’explique comment faire, je passe la seconde, quand la voiture a pris un peu de vitesse, il faut que j’embraie lentement, par petits à coups…enfin c’est ce que j’ai compris. OK.
Adrien pousse, moi je donne des petits coups sur l’embrayage mais rien… Tout essoufflé, il revient vers moi, j’ouvre la portière et il voit mon pied enfoncé sur l’embrayage. Il me demande si j’ai embrayé….euh oui…j’ai donné des petits coups….euh…apparemment il ne fallait pas que je bâte la mesure avec mon pied, il fallait que je le retire complètement de l’embrayage…oups… (femmes au volant…)

Il reprend son souffle, puis on décide d’essayer de la faire remonter au moins un petit bout de la côte pour retenter un démarrage en côte. Il pousse et moi je reste au volant pour la diriger.
Un papi qui se promenait par là avec son chien, arrive et nous demande ce qu’il se passe, on lui explique puis il se propose très gentiment d’aider Adrien à pousser l’engin. Ils poussent tous les deux, mais on ne peut pas remonter la côte, c’est trop difficile.
A ce moment une voiture passe, papi la fait stopper et explique la situation au jeune homme qui la conduit. Waou ! Quelle chance, il est mécano ! Il ouvre le capot, regarde la batterie, tripote des petits carrés de couleur, les retire et les remet mélangés. Adrien essaie de mettre le contact et ça marche !! On est tout content, mais il retire un petit carré de couleur et Ppfff…la voiture s’arrête. Snif… il va chercher une vieille visse rouillée dans sa voiture, un gros caillou et nous plante la visse dans un truc de la batterie en tapant dessus avec son caillou. La voiture démarre…
Waou ! Trop fort, on lui glisse un petit billet pour le remercier de son aide, il commence à pleuvoir des cordes, il repart, papi nous demande si on peut le déposer chez lui, pas de problème. On part sous des torrents de pluie et tout à coup Adrien se souvient que papi était avec son chien, il lui demande s’il ne veut pas prendre son chien dans la voiture mais il nous dit que ce n’est pas la peine, le toutou connait la route. En effet, toutou court de toutes ses forces derrière la voiture… sous la pluie.
On dépose notre brave homme chez lui et on repart.
On rentre à Puerto Montt, yen a marre de cette voiture, on va la rendre. Soit dit en passant, le tableau de bord ne s’allume plus et les vitres électriques ne fonctionnent plus non plus…Adrien voit un bouton noir coincé sur son accoudoir, il donne un gros coup dans l’accoudoir, le bouton ressort et les vitres remarchent…

On fait le plein avant de la rendre, et là on est obligés d’arrêter la voiture. Une fois le plein fait, pas moyen de la redémarrer, évidemment. Je pousse la voiture, je cris à Adrien de ne pas rentrer dans le camion devant lui, un gars de la station pousse un peu avec moi, ça le fait rire de voir Adrien foncer droit dans le camion, mais il l’évite tout de même. La voiture n’a pas démarré.
Bon, on se la joue mécano, on ouvre le capot, Adrien retire des petits carrés de couleurs, les déplace, et hop ! c’est parti, on va à l’hôtel déposer nos sacs, mais on est très malin, on ne coupe pas le contact. Et hop ! On repart et cette fois on ne s’arrête plus avant d’être dans l’agence.

A l’agence, petite explication toujours en espagnol, la jeune fille a bien compris que je n’étais pas du tout contente, je ne sais pas si c’est ce que je lui ai dit en espagnol ou si c’est juste à mon ton très irrité, mais j’ai été comprise.
On obtiendra le remplacement de la voiture par un autre véhicule de catégorie supérieure. Une Yaris chilienne, c’est une berline, pas comme la mienne.

Dîner au fast food d’un centre commercial.
On entend une clameur dans tout le centre, aujourd’hui il y a un match de foot entre la Colombie et le Chili, ça a l’air d’être très suivi. Dans les magasins de TV/vidéo, tous les vendeurs sont autour des télés. Pour les autres magasins, il y a des télés dans le centre commercial et quand le Chili marque, des cris partent d’un peu partout et plein de vendeurs et de clients accourent de tous côtés pour regarder le but en ralenti.
Le Chili va gagner 4 à 2 et en rentrant à l’hôtel, les rues sont pleines de voitures avec des gens qui portent des drapeaux chiliens et qui klaxonnent et qui hurlent…hé bé ! On se croirait en 1998 quand la France a gagné la coupe du monde de foot…sauf que là, il ne sont pas au même niveau.