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Voyager, c’est grandir. C’est la grande aventure. Celle qui laisse des traces dans l’âme.

— Marc Thiercelin

Molinos : une petite maisonnette sûrement hantée…

Mardi 1er Septembre 2009 :

On loue une voiture pour les 3 prochains jours (une Corsa ! Comme feue la Corsa d’Adrien ! Souvenirs, souvenirs… comme ça, j’aurai l’impression d’aller à Tonnoy).
Avant de partir, on fait des courses chez Carrefour, ce n’est pas tout à fait comme chez nous, les produits sont adaptés aux argentins et toujours pas de gant de toilette (depuis 2 mois, je cherche un gant de toilette mais na-da ! J’ai un gant de crin et j’aimerais me laver avec quelque chose de moins râpeux, mais en AS, ils n’en vendent pas, il va falloir me dire pourquoi…).
Le code de la route : Ah ! le code de la route, un mot qu’ils ne connaissent sûrement pas. En théorie, priorité est donnée à ceux qui viennent de la droite, au stop on s’arrête et au feu rouge on s’arrête aussi…mais ici, tout le monde passe : rouge, stop, droite, rien à faire. En gros c’est : « si j’ai une grosse bagnole alors je passe le premier sinon j’attends que la grosse bagnole passe ».
Pour nous c’est simple, il y a écrit « HERTZ » à l’arrière de la voiture, c’est comme si on avait un « 45 » sur notre plaque d’immatriculation, les gens comprennent qu’on n’est pas d’ici, ils passent avant nous et nous on attend que tout le monde soit passé pour traverser les carrefours.

A midi, on pique-nique puis on reprend la route, on traverse les vallées Calchaquies.
Le soir, nous trouvons une charmante petite auberge dans un tout petit village « Molinos », on s’installe et on se rend compte que ça doit être l’ancienne maison d’une famille qui s’est fait construire une nouvelle maison tout près d’ici et qui loue les chambres aux voyageurs.
Notre hôtesse nous apporte des serviettes de toilettes puis nous quitte…elle quitte totalement la maison, on est tout seul à partir de maintenant. On part dîner, quand on rentre il fait nuit.

Avant de se coucher, je ferme la porte d’entrée à clef, je trouve un balai et je le prends pour bloquer la porte de la cuisine qui donne sur un jardin. Le problème c’est que dans la cuisine, les fenêtres n’ont pas de rideaux ou de volets, je n’aime pas trop, dans le noir on peut me voir de l’extérieur mais moi je ne peux rien voir. Dans toutes les autres pièces, on ferme les rideaux, je suis Adrien partout puis on ferme la porte de la chambre. Il n’y a pas de verrou donc je mets l’un de nos sacs devant la porte, si quelqu’un veut entrer ça fera du bruit.
Bon, voilà, on peut aller se coucher…ah…Adrien veut aller faire pipi avant de se coucher, bon je l’accompagne parce que j’ai un peu la trouille de rester toute seule dans la chambre.
Il y a un registre dans la salle à manger, sur lequel se sont inscrits 2 français…pour le 1er Septembre…on est le 1er Septembre et ils ne sont pas là…si ça se trouve…olala…il y a un grand coffre dans la salle à manger…et s’ils étaient dedans…NON NON !!!!! Dounia arrête d’imaginer des trucs nuls comme ça !!!! Ils se sont juste trompés de date…ça arrive…Je demande à Adrien d’ouvrir le coffre et de vérifier qu’il n’y ait pas 2 français dedans…Il l’ouvre, ça va, me dit-il, il y a tout sauf 2 français à l’intérieur ! Ouf !

Cette fois on se couche.
Comme d’habitude, Adrien ronflote tranquillement au bout de 15 secondes, moi, par contre, le sommeil vient plus lentement. Il y a un silence total dans ce village, je n’ai pas l’habitude, en plus on est tout seul dans cette grande maison déserte avec plein de pièces vides partout. J’ai tout de même la trouille, je tiens le t-shirt d’Adrien, je ne veux pas qu’il aille aux toilettes sans moi durant la nuit. Le sommeil ne vient pas, j’écoute le silence et ça me fait encore plus peur, Adrien se retourne, je lâche son t-shirt histoire de ne pas le réveiller, mais dès qu’il a terminé son retournement, je me réagrippe à son t-shirt. Finalement, je suis contente qu’il ronfle, ça couvre d’éventuels bruits suspects qui pourraient m’effrayer.

Bon je suis effrayée, j’ai beau me dire qu’il n’y a pas de quoi, je n’arrive pas à me convaincre. En plus je me mets à me rappeler des histoires qui me fichent la trouille. Lorsque j’étais petite, en Tunisie chez ma grand-mère, on faisait tout le temps des bêtises alors, le soir, des fois notre grand-mère nous interdisait de regarder la télé. Du coup avec mon frère, on allait alors la regarder chez la voisine, sauf qu’il aimait bien regarder des films d’Hitchcock jusqu’à minuit, et après un bon film qui me tétanisait, il fallait rentrer…traverser un chemin au milieu des champs…dans le noir…avec des chiens gentils le jour, mais qui nous aboyaient dessus comme pas possible la nuit. Je suis sûre que ça m’a traumatisé, ça doit venir de là ma trouille du noir. Même à Puteaux, quand Adrien n’est pas à la maison pour la nuit, je fais tout pour être totalement lessivée avant de me coucher, comme ça je m’endors d’un coup.
J’ai trop chaud, je sortirais bien mes jambes sur la couverture mais je crains que quelqu’un vienne me choper le doigt de pied. Je préfère avoir trop chaud, je transpire même, mais c’est pas grave, je suis plus en sécurité sous la couverture.
La fatigue arrive enfin et je m’endors, épuisée par tant d’émotions.

Au petit matin, je me réveille, saine et sauve…ouf… je demande à Adrien d’ouvrir tous les rideaux pour qu’il y ait de la lumière partout et tout de suite je n’ai plus peur…je suis une peureuse…pffff…c’est nul.
Il se fout de moi Adrien quand je lui raconte mon affreuse nuit.

7 comments to Molinos : une petite maisonnette sûrement hantée…

  • tu m’as encore fait mourir de rire 😀 😀 Tu risquais rien, Adrien était là, il aurait combattu les méchants pdrrrr 😀

  • madre

    Effectivement, Dounia tu nous fais bien rire.
    Si c’était « l’Auberge Rouge », ça se saurait!!!

    Continue ainsi à te raconter, le fait de l’exprimer servira peut être d’exorcisme pour t’en libérer, tu ne risque rien d’essayer. Bon courage

  • Raph

    J’ai résolu mon problème de « 45 » en changeant de plaques… Par contre, comme j’ai changé de voiture avec les plaques, je laisse toujours passer tous les gens aux carrefours pour ne pas prendre le risque qu’on m’abime la voiture.

    A part ça, je ne pensais pas que le « ronflotement » d’Adrien pouvait rassurer quelqu’un… Dans un mobil-home ou un chalet à la montagne, je trouve que ça fout plutôt les jetons.. Brrr..

    • Dounia

      Depuis ce jour, j·aime entendre ronfler le gros ours a mes cotes !
      La prochaine fois que tu pars au ski avec le gros, pars seul avec lui, dans un chalet hante….tu vas devenir comme moi : des lors tu te mettras a rechercher les ronfleurs. J·en suis sure.

      (Au fond, je crois meme que tu aimes deja les ronfleurs, ça te rassure…et pour preuve, tu pars en vacances avec des Adrien, des Christophes et des GG qui ronflent tous les 3, à faire trembler les murs, + peut-être que moi aussi je ronfle… )

      Pour ta plaque d·immatriculation, tu es en 78 ?
      Les gens vont penser que c·est un 78 qui a peur de traverser les carrefours…alors que c·est un 45, tu veux tromper l·ennemi ?

    • Adrien

      Rooooohh tout de suite, y a une solution simple pour ne pas avoir peur de mes soient-disant ronflements (moi je les ai jamais entendus…), c’est de s’endormir avant moi 😉