Catégories

Citation au hasard

La vie est un livre. Si on ne voyage pas, on n’en écrit qu’une page…

— Eugène Dabit

Potosi : Un crime devant le commissariat, musée de la monnaie et couvent des carmélites

Dimanche 23 Août 2009 :

Ce matin, nous nous promenons dans Potosi, on visite un peu la ville, on passe par la Plaza del 10 Noviembre, je vois dans un coin, des petites cartes jaunes posées par terre avec des numéros, le tout entouré par une banderole jaune avec écrit : « Police line, do not cross ». Oulala ! Je dis à Adrien que décidément, ce n’est pas une tranquille petite ville, c’est une scène de crime ! Il y a eu un mort, quelle horreur ! Il y a des policiers à proximité et je contourne la banderole jaune pour voir s’il y a moyen d’avoir plus de renseignements sur ce crime. En faisant le tour, je me rends compte qu’en fait, c’est une campagne d’information de la police, il y a des panneaux explicatifs et une fausse scène de crime avec un mannequin allongé sur le sol. Ouf ! Ils exposent des faux dollars, des faux bolivianos, j’en prends un et je l’observe, mais je ne vois pas en quoi c’est un faux billet. Je sors un de mes billets pour comparer, mais toujours rien. C’est alors qu’un policier s’approche et me désigne les petits détails qui montrent que c’est un faux. Il y a un panneau avec des photos de crimes, de victimes, beurk !!! Plein de gens sont attroupés devant ce panneau, moi je ne peux pas regarder, c’est trop horrible.

On trouve un petit vieux à l’air fort sympathique et qui vend des nappes qui sont faites main, pas des nappes touristiques et bariolées. On voit une minuscule nappe, un peu plus grande qu’un set de table, qui est vraiment jolie, on lui demande le prix, Adrien comprend 4,5 bolivianos (0,45€), moi je comprends 45 bolivianos (4,5€) mais après avoir donné 0,45b. à notre homme, il nous fait comprendre qu’il en manque un peu…on lui tend 4,5b., mais ça ne va toujours pas…on lui fait répéter 3 fois le prix, on finit par comprendre, en fait, c’est 450 bolivianos la mini nappe (45€). On ne l’a pas achetée.

Visite du musée de la monnaie :
On a un guide qui parle français , c’est rare.
Elle nous explique qu’autrefois, du temps des conquistadors espagnols, la monnaie était la Macouquina, pièce en argent, elle nous en montre quelques unes, aucune n’est vraiment ronde, il manque les bords de chacune des pièces. Elle nous explique, que ces pièces avait un alliage avec trop d’argent et pas assez de cuivre, du coup, elle étaient « molles ». Les gens mordaient ou grattaient les bords afin de récolter un peu d’argent. C’est pourquoi, par la suite ils ont fait des pièces avec moins d’argent et plus de cuivre, elles étaient ainsi plus dures et les gens ne les grignotaient plus.

Plus tard, ils ont créé le Réal, une pièce de monnaie qui avait de la valeur dans le monde entier, un peu comme le dollars actuellement. Pour la petite histoire, Hercule aurait posé 2 colonnes au niveau du détroit de Gibraltar et dit « Là est la fin du monde ». De là viennent les 2 colonnes d’Hercule que l’on trouve sur les pièces « Réal », mais aussi sur le sigle du dollar! Et oui, les 2 barres sur le S du dollar viennent du Réal qui vient d’Hercule.
Notre guide nous amène dans la salle où étaient frappées les pièces de monnaie autrefois, on y trouve un laminoir, énorme machine en bois, composée de 4 presses, dans lesquelles on mettait des lingots d’argent chauds donc mous, pour en faire des plaques fines comme les pièces. Après quoi, les plaques étaient découpées en pièces rondes et étaient frappées.
Les laminoirs venaient d’Espagne, il fallut 14 mois pour les transporter par bateau jusqu’en Bolivie à Potosi.
Sous les laminoirs, il y a une grande pièce dans laquelle on y trouvait des mules qui servaient à tourner le moulin qui servait à actionner les presses des laminoirs.
En 1930, la Bolivie est entrée en guerre contre le Paraguay, cette salle où se trouvaient les mulets autrefois, servira alors de prison de guerre. Il y faisait tellement froid, que certains prisonniers enlevèrent des pavés pour dormir directement sur la terre, moins froide que les pierres qui recouvraient le sol de cette pièce. Aujourd’hui, on trouve une partie de cette salle avec des pierres différentes des autres, qui ont été rajoutées après la guerre à l’endroit où les prisonniers les avaient retirées.
Un peu plus loin, se trouve les écuries, utilisées par les mules qui poussaient le moulin. Elles étaient chauffées par des cheminées car autrement elles s’enrhumaient et mouraient plus souvent.
Des forçats avaient été utilisés dans la fonderie pour séparer le minerai de l’argent avec du mercure et pour faire fondre l’argent avant que celui-ci ne soit « pressé ». Il y faisait 45° à 50°, et les forçats après leur journée de labeur rejoignaient leur prison dans laquelle la température était très basse. La différence de température était tellement élevée que les forçats en mouraient assez rapidement. Il faut ajouter à cela qu’ils respiraient toute la journée les vapeurs de mercure et que ça n’arrangeait rien.

Depuis 1950, les billets boliviens sont fabriqués en France, les pièces de 0,5, 1 et 2 boli sont fabriquées en Espagne et les pièces de 5 boli au Canada.

Couvent des carmélites :
C’est un couvent réservé aux filles issues de l’aristocratie. Pour y faire entrer leur 2ème fille (on n’y plaçait pas l’aînée), les familles donnaient l’équivalent de 5000$. Une fois entrées, les jeunes filles ne pouvaient plus jamais en sortir. Aucune sortie n’était permise, les familles pouvaient rendre visite à leur fille, mais le parloir était conçu pour que les familles ne puissent en aucun cas voir la carmélite et la carmélite ne pouvait en aucun cas voir les visiteurs. Les visites étaient surveillées par une mère afin que les carmélites ne puissent pas dire n’importe quoi.
Il fallait qu’une carmélite soit très gravement malade pour qu’un médecin puisse entrer dans le couvent. Même une fois morte, une carmélite ne quittait pas le couvent, elles étaient toutes enterrées dans le couvent.
Malgré la richesse de ce couvent, les carmélites vivaient dans la pauvreté, leurs chambres étaient très petites et leur lit très simple, une planche de bois recouverte d’une couverture.
Une spécificité un peu macabre de ce couvent : il y a plein de peintures et de statues de Jésus particulièrement ensanglanté dans toutes les pièces. Plusieurs touristes ont fait la remarque qu’il y en avait un peu trop …

Couvent des carmélites :
C’est un couvent réservé aux filles issues de l’aristocratie. Pour y faire entrer leur 2ème fille (on n’y plaçait pas l’aînée), les familles donnaient l’équivalent de 5000$. Une fois entrées, les jeunes filles ne pouvaient plus jamais en sortir. Aucune sortie n’était permise, les familles pouvaient rendre visite à leur fille, mais le parloir était conçu pour que les familles ne puissent en aucun cas voir la carmélite et la carmélite ne pouvait en aucun cas voir les visiteurs. Les visites étaient surveillées par une mère afin que les carmélites ne puissent pas dire n’importe quoi.
Il fallait qu’une carmélite soit très gravement malade pour qu’un médecin puisse entrer dans le couvent. Même une fois morte, une carmélite ne quittait pas le couvent, elles étaient toutes enterrées dans le couvent.
Malgré la richesse de ce couvent, les carmélites vivaient dans la pauvreté, leurs chambres étaient très petites et leur lit très simple, une planche de bois recouverte d’une couverture.
Une spécificité un peu macabre de ce couvent : il y a plein de peintures et de statues de Jésus particulièrement ensanglanté dans toutes les pièces. Plusieurs touristes ont fait la remarque qu’il y en avait un peu trop …

6 comments to Potosi : Un crime devant le commissariat, musée de la monnaie et couvent des carmélites

  • le padre

    Mais Dounia, tu nous livres à chaque fois une vraie encyclopédie! très intéressante cette histoire des 2 colonnes d’Hercule liées au Réal puis au Dollar. Quant au couvent des carmélites, je pense que tu as eu peur que nous ne comprenions oas du premier coup :lol)

  • Mais pourquoi faire un deuxième enfant alors ? avec le risque que ce soit une fille et tout ce qui en découle..
    Morgane a bien de la chance que nous habitions en France 😀 😀