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Le monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n’en lisent qu’une page.

— Saint Augustin

Volcan Villarica

Mercredi 14 Octobre 2009 :

Réveil de bonne heure, on a rdv à l’agence qui organise l’ascension du volcan voisin, le Villarica.
C’est une agence avec que des employés français. En fait c’est une entreprise subventionnée par l’état français, sachant qu’elle n’accueille que des étudiants français venus au Chili pour apprendre l’espagnol.

Nous sommes 18 touristes dont 5 français (chouette !), on part en van. Arrivés au pied du volcan, le guide nous dit que le volcan fume beaucoup aujourd’hui, les fumées qui s’en dégagent sont, pour une part de la vapeur, pour l’autre du souffre et donc toxique. Malheureusement, le vent fait « couler » la fumée le long du volcan et qui plus est, là où nous devons entreprendre la montée. Ils nous expliquent que normalement, les vents devraient tourner et la fumée devrait se diriger dans un autre sens. Mais comme ils ne sont pas dieu qui sait tout, ils nous précisent qu’il ne peuvent évidemment pas le certifier. Ceux qui le veulent pourront tenter le lendemain, sachant que le guide ne sera toujours pas dieu qui sait tout demain, donc pas de certitude que le lendemain le temps ou la fumée seront favorables.
Après de grandes et longues discutions, Adrien, moi et l’un des autres français, Michael un niçois, on décide de faire l’ascension, de toutes façons on quitte Pucon ce soir, c’est aujourd’hui ou jamais.
Donc les 15 autres renoncent et repartent, nous on y va.
Le guide nous rappelle les conditions tarifaires : à partir de maintenant, même si on rebrousse chemin dans 2h seulement, l’excursion est payée et ne sera pas remboursée. OK ! Let’s go !

On a 2 guides pour nous trois, il fait un temps magnifique et pas un nuage pour nous faire de l’ombre.
Il est 8h30 quand nous démarrons.
Rapidement, on chausse les crampons, on nous montre comment nous servir de notre piolet pour marcher ou en cas de chute, on porte de beaux casques, surtout le mien, il est chouette, on dirait un casque d’ouvrier du bâtiment, il est rouge et il y a mon nom écrit en gros dessus. Je fais très pro.
Ça grimpe bien, c’est pentu quoi.
Notre Michael demande « Quand est-ce qu’on mange? », il est 9h…

Petit à petit, je ralentis, je commence à fatiguer, le guide « serre file » me dit régulièrement « DOU-NIA ! DOU-NIA ! »…« DOU-NIA ! DOU-NIA ! ». Notre Michael, lui c’est toujours « Quand est-ce qu’on mange? ».
Le guide nous montre un toit jaune au loin et nous dit que c’est là-bas que nous allons faire une pause. Allez, elle n’est pas trop loin, courage Dounia. Au bout d’une heure, on n’est toujours pas arrivé, le toit jaune recule en même temps que j’avance.
Le guide me dit qu’il ne reste plus que 10 ou 15 minutes pour arriver au toit jaune. Au bout de 30 minutes j’y arrive enfin. Adrien et Michael y sont déjà.
Je sors mes sandwichs, mon cacolac et crouinch…glouglou. Je me nourris, je m’hydrate et le guide me sort prématurément de ma pause, il faut qu’on y aille. Allez, je remballe tout mon fourbi et c’est reparti.

C’est toujours aussi pentu, plus qu’au début même. Je fatigue sérieusement, notre Michael, pour se (et nous) motiver, ne cesse de dire « ya un petit vin chaud qui nous attend en haut, allez ! », pour Adrien, c’est « une tartiflette qui nous attend là-haut, allez ! ». Mais, ils rêvent, rien de tout ça ne les attend en haut.

Au bout d’un moment, je dis au guide que je vais m’arrêter là parce que je suis épuisée, en plus je ralentis tout le monde, ça serait dommage que les gars ne puissent pas voir le cratère fumant et peut-être la lave tout au fond, parce que Dounia traine. Bon, l’un des guides reste avec moi, l’autre continue avec Adrien et Michael.

Je reste une bonne heure à papoter avec le guide (en anglais!), puis on redescend là où j’ai mangé car un autre groupe s’y est arrêté et la moitié ne peut pas continuer l’ascension. Une fois qu’on les a rejoint, une moitié part et continue à monter, l’autre reste, on discute un peu, puis on s’apprête à entamer la descente. On attache un truc en toile plastifiée sur nos fesses, on retire les crampons, on s’assoie par terre et hooooooppppppp !!!!!! On dévale la montagne sur les fesses ! C’est hilarant, on est tous morts de rire, on s’amuse comme des fous dans la neige.
On descend chacun notre tour ou en petit train, le guide attrape mon piolet et me tire pour me faire aller encore plus vite. Au sommet d’une butte bien raide, on descend un par un, quand c’est à mon tour, le guide me dit que je peux crier si je veux. Pourquoi faire ? Je commence à glisser, mais ça va tellement vite que je me mets à hurler. Je finis à l’envers, j’ai de la neige plein les lunettes, je ne vois plus rien.

A force de chahuter dans la neige, Adrien et Michael nous rejoignent. Finalement, ils ne sont pas allés jusqu’au sommet, car disent-ils « c’est le guide qui était fatigué, il avait mal aux pieds, alors on s’est arrêté pour lui ». On y croit..

On rejoint le van, en chemin on croise un renard qui a faillit attraper un lièvre.

Le soir, on dîne avec notre Michael, on avait prévu de dévorer une raclette (Siii ! Il y en a iciiii ! Waou !), mais le restaurant n’ouvre qu’à 19h30/20h et nous devons être au terminal de bus à 20h30. Ouin.
Du coup, on finit dans un autre restaurant dans lequel j’ai pris un bife de chorizo exquis, un vrai bonheur pour le palais, le seul hic c’est que je n’ai pas pu prendre le temps de le savourer, je l’ai englouti sans le mâcher, et oui, on ne va tout de même pas louper une seconde fois le bus !
Ciao Michael ! On se facebooke !

Bus pour Santiago, dodo.

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